lundi 21 décembre 2009

La bataille de San Francisco

Voici, enfin, la suite de la série d'article que j'avais commencé sur la Guerre du Pacifique. Avec un petit retour en arrière puisqu'on revient sur la bataille de San Francisco du 2 Novembre 1879; bataille que j'avais à l'époque évoquée en trois lignes.
Depuis, j'ai trouvé un récit plus détaillé de ce combat qui se situe entre les deux articles déjà publiés.
Les planches d'uniformes chiliens qui l'illustrent viennent de batallas.org.

Après le débarquement à Pisagua, l'armée chilienne sépara et isola les bastions alliés d'Arica et d'Iquique, rencontrant peu de résistance. Le 6 juillet, la cavalerie chilienne du lieutenant-colonel Vergara anéantissait les cavaliers péruviens du régiment Husares de Junin lors du combat de Pampa Germania.

L'armée chilienne avait pris la précaution de sécuriser tous les rares points d'eau du désert d'Atacama et de se positionner sur des hauteurs facilement défendables. Pendant ce temps, l'armée péruvenne commandé par le vieux, mais incompétent, général Juan Buendia se mit en marche afin d'intercepter les forces chiliennes.
Buendia espérait que ses alliés boliviens commandés par le président Hilarion Daza se joindrait à ses troupes pour avoir l'avantage du nombre sur les chiliens retranchés au sommet de la colline de San Francisco. Mais, la route menantdes hauts plateaux boliviens à San Francisco était longue et périlleuse. De plus, les boliviens s'obstinèrent à marcher en plein jour, subissant ainsi la terrible chaleur du soleil du désert.
Naturellement, quand les boliviens atteignirent le ruisseau de Camarones, près de San Francisco, ils n'étaient pas en condition de livrer bataille. Buendia fut obligé de faire face aux chiliens seuls.

SITUATION DE DEPART

Situation de départ des chiliens:

Le 7 novembre, le 1er régiment de ligne « Buin », lee régiment de ligne et les bataillons Atacama et Coquimbo accompagnés d'une batterie d'artillerie quittèrent Hospicio pour Dolores. Le lendemain, le 3e régiment de ligne, les bataillon d'artillerie navale (Navales), Valparaiso et une autre batterie les suivirent.
Les deux colonnes se réunirent à Dolores le 10 novembre. Les forces chiliennes rcomptaizent alors 6500 hommes sous les ordres du colonel Emilio Sotomayor.

Situation de départ des péruviens :

Le 5 novembre, les alliés quittèrent Pozo Almonte, récupérant des soldats isolés au passage. Le 13, Buendia quittait Pozo Almonte et se dirigeait vers Agua Santa qu'il atteingait quatres jours après. Au cours de la marche, les soldats souffrirent du manque d'eau et de nourriture. Les troupes se dirigèrent ensuite vers Negrito et donc vers Dolores. La nuit du 18 novembre, le général Buendia décida d'avancer sur Dolores et d'engager les troupes chiliennes qui s'y trouvaient.



DISPOSITION DES ARMEES

Disposition et plan de bataille chiliens:


Lorsqu'un groupe d'éclaireurs du régiment de cavalerie des Cazadores a Caballo rencontra les forces alliées, le colonel Sotomayor – après une discussion animée avec le lieutenant-colonel José Francisco Vergara – décida de fortifier ses positions au sommet de la colline de San Franscisco où la supériorité numérique des alliés ne pourrait pas jouer. L'artillerie fut divisée en petits groupes protégés par l'infanterie.
Les forces chiliennes furent divisées en 3 groupes et déployés comme suit:
Le régiment « Buin », les bataillons Valparaiso et Navales, une batterie de 6 canons commandés par le capitaine Roberto Wood et une batterie de montagne de 6 canons dirigée par le capitaine Eulogio Villareal se déployèrent sur l'élévation nord de la colline de Dolores
Le 4° régiment de ligne avec les bataillons Atacama et Coquimbo, une batterie de 8 pièces commandée par le sergent-major Jose Maria de la Cruz, une autre batterie de 6 pièces et les deux mitrailleuses Gatling du sergent-major Benjamin Montoya se disposèrent sur la partie sud-est de cette colline.
Le 3° régiment de ligne, un détachement de 50 soldats de diffèrentes unités, quelques cavaliers du regiment des Cazadores a Caballo et 2 batteries de quatre canons chacune se placèrent sur les collines de San Bartolo et Tres Clavos.




Le plan de bataille et le déploiement péruvien:

Le général Buendia divisa ses 7400 hommes en trois colonnes. Il comptait sur la présence des boliviens de Daza mais ces derniers, exténués, décidèrent de retrourner à Arica après leur longue marche.
Les trois colonnes furent placées sous le commandement de Belisario Suarez, d'Andres caceres et de Buendia lui-même. La colonne de Suarez se composait des divisions Villamil, Bolognesi et Velarde; formées des Cazadores de Cuzco n°5, des Cazadores de la guardia n°7, des bataillons Ayacucho, Guardia de Arequipa, Aroma, Vengadores, Victoria et Colquechaca.
Buendia avait sous ses ordres les divisions Villegas, Bustamante et Davila divisions, formées à partir des bataillons Ayacucho nº3, Provisional de Lima nº3, Cerro de Pasco, Puno nº6, Lima nº8, Illimani, Olañeta, Paucarpata et Dalance accompagnés de deux escadrons de cavalerie et d'une batterie à 6 canons.
La troisième colonne, celle de Caceres, se trouvait en réserve à l'arrière.




LA BATAILLE

Quelques soldats boliviens qui était parti chercher de l'eau au puit de San Francisco tirèrent accidentellement quelques coups de feu. Croyant qu'une attaque était imminente, les chiliens répliquèrent par un coup de canon. Ce fut ce qui déclencha la bataille. Malgrè les efforts des officiers alliés pour contenir leurs hommes, les forces péruviennes et boliviennes attaquèrent les positions chiliennes en désordre.

Le général bolivien Carlos Villegas avec deux compagnies des bataillons Puno et Ayacucho accompagnées de deux autres compagnies des bataillons Illimani et Olañeta ouvrirent le feu à longue portée sur les positions chiliennes sans causer de dégâts.

Le colonel Lavandez en personne avec la première compagnie du bataillon Dalance s'avança vers les batteries chiliennes du groupe d'Amunategui, sur l'aile gauche chilienne, s'approchant jusqu'à 40 pas. Le général Villegas ordonna alors à une autre compagnie du bataillon Dalance d'entrer en action avec les bataillons Lima n°8 et Puno.


Pendant ce temps, la colonne de Buendia se dirigeait vers la colline de Dolores en faisant un demi-cercle pour essayer de prendre les positions chiliennes à Tres Clavo. Tandis que cette manoeuvre se faisait, les batteries chiliennes de Frias et Carvallo prirent les troupes de Buendia sous leurs tirs croisés, brisant la formation alliée pour un moment. Les troupes péruviennes réussirent cependant à se réorganiser et continuèrent d'avancer vers leur objectif malgré des pertes sévères. Lorsqu'elles s'approchèrent, eles furent stoppées par les six compagnies d'infanterie chilienne du 3° régiment de ligne qui étaient postées là et furent obligées de retraiter jusqu'à être hors de portée des canons chiliens.
Villegas, ayant une partie de ses troupes engagées en combat avec Amunategui, avança avec le reste de ses hommes pour renforcer Lavadenz et Espinar. Il chargea la batterie de Salvo, uniquement défendue par ses 56 servants. Salvo dispersa ses hommes afin qu'ils défendent leurs position avec leurs fusils après avoir encloué leurs canons pour qu'ils ne tombent pas aux mains des alliés en attendant des renforts.


Deux compagnies du bataillon Atacama vinrent au secours de Salvo, forçant l'enemi à se replier. Les alliés se rallièrent au pied de la colline grâce à la présence d'une autre compagnie du bataillon Dalance et chargèrent de nouveau. Mais cette fois-ci, une autre compagnie chilienne du bataillon Coquimbo s'était jointe aux défenseurs et, avec leur soutien, lança une contre-attaque sur les pentes de la colline. Une dernière attaque eut lieu mais elle fut aussitôt repousée par une charge à la baionette. Cette fois-ci, les alliés se retirèrent définitivement.
Les troupes chiliennes ne poursuivirent pas les alliés en retraite, restant sur leurs positions dans l'hypothèse où l'ennemi se regrouperait pour attaquer le lendemain.

Epilogue:

Les chiliens perdirent 208 hommes, morts ou blessés. Les alliés en avaient perdu 296 auquel s'ajoutaient plus de 3000 disparus. Cette défait fut un coup dur pour l'armée péruvienne. Les troupes restantes se dirigèrent vers Tarapaca.

Le fait de faire à nouveau des recherches sur ce conflit m'a donné envie de le jouer. Si j'ai un peu de temps, je vais essayer de faire des fantassins chiliens et péruviens à partir de figurines en plastique PERRY.

Je ne me disperse pas, j'anticipe.....au cas où je viendrais à manquer de projets. On sait jamais...

dimanche 6 décembre 2009

J'étais à Mount Jackson (3)

Après un nuit terrible dans le froid et la pluie, réveil à sept heures. C'est pas grave, je dormais pas.... On se rassemble en silence pour le "fall in". Ce n'est pas une parade, juste un appel. On a donc des soldats en sack coat, en manteaux, en bonnet de nuit, avec des couverturs sur le dos. Bref, l'armée du Potomac au réveil après une nuit à la dure ressemble assez à un groupe de clochards.

http://news.webshots.com/photo/2030140650100906774DbWnKZ">Normandie Camp, novembre 2009

Les gradés donnent les consignes: pas le temps de faire chauffer le café, deux hardtacks par homme et on part attaquer les sudistes. Vu la déroute de la veille, la nouvelle fait plaisir à tout le monde.
Le jour se lève à peine et, dans le petit matin froid, on s'équipe avant de se mettre en route. Sans un bruit, nous nous disposons dans la plaine en contrebas du camp rebelle. Ils sont réveillés mais ne semblent avoir rien remarqué.


L'assaut commence! Un groupe attaque par le chemin menant au camp tandis que quelques hommes (dont je fais partie) restent en bas pour les couvrir et empêcher une sortie.
Nos hommes sont copieusement reçus par les tirs ennemis et l'attaque par le chemin finit par piétiner. Au bout d'un moment, nous essayons donc autre chose et on profite du fait que les confédérés soient distrait par cette attaque pour se lancer sur la pente recouverte de fougères à l'assaut de leur camp.
Là aussi, la progression est difficile et nous finissons par nous retrouver bloqués avec des pertes qui montent.
Notre officier se décide donc à ordonner le repli. Nous nous redéployons en tirailleurs dans la plaine et commençons à bâtir des barricades de troncs d'arbres en prévision de la riposte sudiste.
Celle-ci tarde à venir et nous échangeons quelques tirs à longue distance. A défaut d'avoir pris leur camp, on les a réveillé en beauté et on leur a mis une belle pression dès le matin. C'est pas si mal......

Normandie Camp, novembre 2009">

Mais voilà que ça bouge dans le camp confédéré. Un groupe descend sur notre flanc gauche tandis qu'un autre lace un assaut de face. Je me retrouve, avec quelques autres soldats à devoir bloquer l'attaque de flanc. Ils sont beaucoup plus nombreux que nous....gloups....
L'ennemi s'approche en colonne et nous décidons de réserver nos tirs pour le moment où ils devront ralentir pour franchir un passage dans la clôture. On fait feu et....pas une seule perte....ça s'annonce mal. La colonne rebelle se redéploie en ligne tandis que nous rechargeons fébrilement nos mousquets et s'apprête à faire un feu de salve.
"Baissez vous et ne tirez que quand ils chargeront!"
Aim! Fire! Les balles sudistes passent au dessus du monticule dérrière lequel nous sommes couchés. Des cris....Ils chargent!
On attend, on attend....Maintenant! On se relève et on tire. En face, les sudistes s'écroulent, fauchés en pleine charge.

Pas le temps de se réjouir, j'ai à peine commencé à recharger mon Springfield qu'un capitaine rebelle est sur nous et nous menace de son sabre: "Surrender! Surrender!". Un coup de feu, venu de derrière moi l'abat. A mes côté, Paco se bat au corps à corps. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe....le stress. Un soldat sudiste me charge en hurlant. J'essaye de finir de recharger mon arme mais il est trop rapide. Un coup de feu venu du côté retentit et il s'écroule à quelques pas de moi.
Je renonce à recharger mon fusil et je rejoins Paco dans des combats au corps à corps en hurlant. On abat un dernier adversaire et on se regarde un peu hébétés.....Ca a beau être "pour de faux", la peur et la tension sont là.....

La victoire est à nous, les derniers ennemis se rendent. Fin du scénario.
Merci à nos amis du French Mess de nous avoir offert ce moment de bravoure du dimanche matin.

Malheureusement pour ceux qui n'étaient pas là, les quelques photographes qui se trouvent dans nos rangs laissent de côté leur appareil lors des combats. Heureusement, j'ai trouvé ce petit film, réalisé il y a deux ans au même endroit et à la même époque qui vous donnera une idée de ce à quoi ressemblent nos combats.

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Comme il reste encore un peu de temps avant de ranger le camp, une scéance de drill est organisé sous la direction de Gareth, le capitaine sudiste. Nous révisons les mouvements de base et pouvons enfin manoeuvrer en compagnie, gris et bleus réunis.
La scéance se termine par un feu de salve de cinq cartouches. Le bruit et la fumée dégagée sont impressionnant....et nous ne sommes que 23. Ca permet d'imaginer ce que devait être un vrai champs de bataille.....

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The Blue & The Gray together">

Après un dernier repas, vient le moment de ranger le camp et de se dire au revoir.


Pour ma part, j'ai été enchanté de cette première expérience et je recommencerais avec plaisir. Ce week-end a été une véritable immersion dans le XIX° siècle. Bien sûr, nous ne sommes que des gens du XXI° siècle habillés en soldats ou en civils de l'époque mais il y a, par moment, des instants de grâce, des sortes de flash qui vous font oublier ça et font que croyez vraiment être revenu 150 ans en arrière.
Pour ça, pour l'ambiance qui règne, pour les gens formidables que j'ai rencontré, j'y retournerais.

dimanche 15 novembre 2009

J'étais à Mount Jackson (2)

Une fois le repas terminé au piquet de garde, nous effectuons de petites corvées (remplir les gourdes, apporter du bois pour le feu) avant de gagner le camp.

Normandie Camp, novembre 2009">

Là, on profite un peu des rayons du soleil tout en trouvant bizarre que les sudistes n'aient encore pas lancé d'attaque. Pour ceux qui connaissent nos amis du "French mess", ça n'est pas dans leurs habitudes.....

Normandie Camp, novembre 2009">

A peine ses paroles sont elles prononcées que des coups de feu retentissent!
Les rebelles attaquent le piquet de garde!
On se ré-équipe dans l'urgence et on se rassemble autour de nos gradés. Le lieutenant Ingalls décide d'envoyer le gros de la troupe faire face à l'ennemi pendant qu'un groupe, dirigé par un caporal, ira au secours du piquet de garde. Je fais partie de ce groupe de quatre hommes. Nous progressons à couvert en direction du piquet de garde et, lorsque nous arrivons, une vision de carnage s'offre à nous: les combats à cet endroit sont terminés et les corps de tous nos compagnons et de quelques rebelles jonchent le sol.
Mais la bataille continue au milieu de la plaine. Notre caporal prends deux hommes avec lui pour attaquer les sudistes sur leur flanc tandis que je défends le piquet de garde avec un autre soldat. A l'abri derrière des barrières, nous faisons le coup de feu sur les sudistes qui se montrent.

La manoeuvre de nos troupes réussit et les confédérés se replient au delà de la cabane. Il est temps de contre-attaquer!

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Nous laissons le piquet de garde pour nous joindre au reste de la troupe. Arrivé au niveau de la cabane les tirs s'intensifient. Le private Aubrey s'écroule. Je me porte à sa hauteur. Il est blessé. Je décide donc de le transporter jusqu'à la cabane. C'est pas évident, sa blessure lui permettant tout juste de marcher. En chemin, je croise notre lieutenant qui me crie "J'ai besoin de tous mes hommes!".
Oups!
J'entre donc rapidement dans la cabane, jette mon compagnons sur une paillasse et crie aux deux femmes de s'occuper de lui avant de repartir au combat. Cet incident les marquera pour le week-end :o)))))
Nous partons donc à l'assaut des lignes sudistes.

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Un confédéré tire dans ma direction et je décide de tomber. Je passerais donc le reste de l'escarmouche à faire le mort.....et à me reposer par ce qu'après avoir porté Aubrey je suis sacrément essouflé.

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Visiblement, il y a eu des pertes dans nos rangs car les notres se replient et on entend les cris de joie des sudistes. Les vainqueurs dépouillent notre officier mort et trouvent Aubrey dans la cabane. Malgré ses hurlements de douleur (n'oublions pas qu'il est blessé), il est emmené dans le camp sudiste où il mourra peu après.
Fin de l'escarmouche, les morts se relèvent et regagnent leur camp.

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La fin de l'après-midi verra la négociation d'une trêve entre les deux camps et, le soir venu, nordistes et sudistes se retrouvent à la cabane pour fêter Noël (le scénario se passe le 25 décembre et nous sommes entre Virginiens).

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Il y a des chants, du pudding, un sapin (décoré comme à l'époque), des cadeaux (des fruits secs et du popcorn). Bref, un Noël de 1863.

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La cabane est un peu petite, aussi je reste dehors à discuter près du feu. Il y a énormèment de figurinistes dans les reconstitueurs présent; la discussion tourne donc autour de notre passion pour les petits bonhommes de plomb et de plastique.

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Au bout d'un moment, je me décide à aller me coucher. Le couchage de l'époque est sommaire: une tente-abri pour deux et de la paille sur le sol. Première constatation: les gens de l'époque étaient petits. Quoi que je fasse, ma tête ou mes pieds dépassent de la tente. Je décide d'abriter ma tête et m'emmènage un couchage sommaire avec une couverture et mon manteau, mon sack coat me servant d'oreiller. Mauvaise idée.
A peine couché, il pleut. J'eassaye de m'abriter complètement sous la tente mais, malgré ça, mes pieds se mouillent. Entre le froid et la pluie, je passerais certainement une des pires nuits de ma vie à ne pas pouvoir fermer l'oeil.
L'expérience sera salutaire: la prochaine fois, je saurais comment procéder pour dormir au sec.
En tout cas, je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui, à toutes les époques, ont connu cette situation.

Suite et fin au prochain épisode....

mercredi 11 novembre 2009

J'étais à Mount Jackson

Vendredi 6 novembre: après des mois d'attente et de préparatifs divers, nous voici à la veille du camp Sécession organisé par le "20th Maine" et le "French mess". La personne qui me prête les effets qui me manquent n'ayant pas pu se libérer le vendredi, nous ne commencerons le camp que le samedi matin. Nos amis sont déjà sur place depuis le début de l'après-midi.
On se retrouve donc vers vingt heures chez William, en banlieue parisienne. Certains d'entre nous on décidé d'adopter une capillarité XIX° siècle pour l'occasion....ça fait un décalage avec les vêtements du XXI° siècle. Visiblement, ça ne dérange pas l'épouse et les enfants de notre hôte, habitués à héberger des barbus hirsutes la veille des camps. On mange un morceau, on discute beaucoup....normal, on est entre passionnés d'histoire et de guerre de sécession....puis, vers une heure du matin, on devient raisonnables: renonce à regarder "Glory" et on décide d'aller se coucher. Le départ est prévu pour 4h30.

A l'heure dite, nous sommes dans la voiture, en route pour la Normandie. Le coffre du Kangoo ressemble à un dépôt militaire: fusils, uniformes, sac à dos, couvertures.....rien ne manque.

Sept heures, nous arrivons sur le parking du camp. Le jour ne s'est pas encore levé et il pleut. Et là, premier choc: il y a des soldats nordistes au milieu des voitures. Dans l'obscurité, la vision est saisissante. On a beau se dire que ce sont des reconstitueurs comme nous, ça fait bizarre et ça commence à vous mettre dans l'ambiance.
On se change sur le parking, dans le froid du petit matin. Je me regarde dans la vitre d'une voiture et le reflet me renvoie....un soldat nordiste. J'ai du mal à réaliser....drôle de sensation...malgrè la présence des voitures, je suis déjà en 1863. Un dernier coup de téléphone à Madame avant d'être coupé du monde moderne pour plus de vingt quatre heures et on descend vers le camp.


Vu qu'on arrive alors que le camp à déjà commencé, nous essayons d'être le plus discrets possibles. On salut ceux qui sont déjà là et on prend un café accompagné d'hardtacks (biscuits salés cuits à la graisse de porc....délicieux) au piquet de garde. Le terrain sur lequel nous allons passer le week-end est un pré entouré de bois au fond d'une vallée. Il y a une cabane de rondins au centre et les camps sudistes et nordistes sont à chaque extrêmité. Le Nord a installé un piquet de garde (une tente pour 4 hommes et quelques barrières) bien en avant du camp. De là, nous avons vue sur tout le terrain sans toutefois pouvoir apercevoir le camp sudiste.

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Nous sommes deux nouveaux dans le groupe. Il faut me trouver un nom d'époque. "Seb" faisant trop moderne, je deviens "Jeb". Dorénavant, je serais connu sous ce patronyme sur le forum et dans les camps à venir. Un caporal nous explique rapidement le "drill" nordiste et le tir au Springfield et nous sommes parés à rejoindre nos compagnons.

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Les ordres sont donnés en anglais et on essaye de parler anglais lors des combats. Le reste du temps, on emploie le français entre nous et l'anglais avec les reconstitueurs étrangers. Plus de 750 000 étrangers ont combattu dans l'armée du Nord; la présence d'émigrants ou de volontaires français regroupés dans une même compagnie est donc tout à fait réaliste.

Normandie Camp, novembre 2009">

Je me retrouve de garde au piquet avec trois autres soldats (ce qu'on appelle un "mess", un groupe de soldats qui vivaient toujours ensembles). On discute, on boit des litres de café (plus important que l'eau pour les américains de l'époque) et, accessoirement, on jette un oeil sur les lignes sudistes. Tout est calme. Il y a juste un peu d'animation au niveau de la cabane où Keith Summers et sa cousine viennent de se réveiller.

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La pluie s'est arrêté et le soleil se montre. Notre officier décide donc de nous entraîner au combat de tirailleurs, celui que nous pratiquerons le plus par manque d'effectifs (mais on apprendra aussi à combattre en ordre serré en prévision des grosses batailles). Le drill de l'époque, basé sur celui des chasseurs à pied français, n'est pas compliqué pour les passionnés d'histoire et de wargame que nous sommes....c'était peut être une autre paire de manche pour l'inculquer à un fermier illettré de Pennsylvanie ;o)
En plein milieu de notre entraînement, nous voyons surgir des tirailleurs sudistes face à nous! Le drill se transforme alors en combat de tirailleurs!!
Je tire mes premiers coups de feu. C'est long: il faut prendre une cartouche dans sa giberne, la déchirer avec les dents (perso, j'adooore ça!!), la verser dans le canon du fusil, tasser le tout au fond avec la baguette, ranger la baguette, mettre une capsule de fulminate prise dans la poche à capsule sur la cheminée, armer le chien, viser et tirer.....le tout sous le feu ennemi. Tout ça doit bien me prendre une minute avec les doigts engourdis par le froid du matin.
J'ai une pensée pour les soldats de l'époque qui tiraient jusqu'à trois coups par minute....

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Malgrè leurs pertes, les sudistes commencent à nous déborder sur un flanc.
"Retreat!!"
On se replie sous les sarcasmes et les "rebell yells" de nos adversaires. Les soldats de Lee en profitent pour se ravitailler (certains parleraient de pillage) dans la cabane avant de regagner leur camp.

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Il n'y a pas de règles en ce qui concerne les combats. Celui qui estime qu'il a été touché tombe, décide si il est mort ou blessé. Bref, le fair-play le plus absolu règne et ça tourne bien. Le déroulement des escarmouches n'est pas du tout scénarisé à l'avance. Les officiers dirigent leurs hommes et savent les replier si l'adversaire les contourne ou les déborde. Bref, pour eux, c'est du wargame grandeur nature!

Mais il est déjà l'heure de manger au piquet de garde. Au menu: poids cassés et porc salé accompagné d'un demi hardtack. Pour les repas, les soldats faisaient au plus simple. La timbale en métal sert aussi bien de tasse que d'assiette et, pour les couverts, une cueillère suffit.

La suite au prochain numéro...

vendredi 30 octobre 2009

Colomiers 2009

Colomiers et avant tout un salon dédié aux jeux de société mais, grâce au travail de STéphane, cette année, la figurine y avait sa place.
On avait tout d'abord la démo du siège d'Alésia par l'ami Nicolus de Rabastens avec Miles et Canis qui l'animaient en sa compagnie. Les romains, derrière leurs fortifications étaient attaqués par les assiègés et par l'armée de secours.


Superbe table qui a attiré foule de jeunes joueurs tout au long du samedi. Dommage qu'ils n'aient pu revenir le dimanche.

Plus loin, JP animait une démo THE GREAT WAR avec des figurines plastiquesau 1/72°.

Je suis un peu dégouté: je connais le blog de JP mais sur le coup, quand il s'est présenté, je l'ai confondu avec un autre....Bon, ça vaut mieux, c'est sa faute aussi si j'ai envie de me mettre à l'airsoft ;o)

Lauriane, animait une table de démo BLITZKRIEG. Je serais bien allé tester cette règle si j'avais eu du temps.

Là, CdtK faisait jouer à une règle d'escarmouche de VAE VICTIS opposant légionnaire et touaregs au Sahara. Il y avait aussi Timur et sa démo de l' ART DE LA GUERRE mais j'ai raté la photo....


Enfin, l'autre gros projet du forum des jeux d'histoire: Malplaquet. Une table magnifique remplie de figurines 15mm.

Je dois dire que j'aime pas trop les grosses tables de démo (là, y en à qui se disent: "Ca y'est, il devient schizophrène le père Siaba"). Certes, c'est joli, c'est impressionnant mais ça rebute un peu le spectateur moyen. Quelque part, il doit se dire: c'est sympa leur truc, mais j'arriverais jamais à faire ça.

Heureusement, il y avait toutes les petites démo participatives que je viens de présenter qui permettaient au spectateur moyen sus-mentionné de jouer et de se dire que, finalement, les figurine c'est pas plus compliqué que les jeuxde plateau et plus sympa visuellement. En tout cas, c'était le message qu'on a essayé e faire passer auprès de tous ceux qui s'approchaient de notre table. Donc, dans ces circonstances, je tolère les grosses tables de démo.

En plus de tout ça, il y avait aussi un stand de créateurs de jeux de plateau, des structures gonflables pour les 0-7 ans (façon de parler, hein...par ce que mettre un bébé de 6 mois sur ce genre de trucs avec des gamins de 7 ans, c'est la fracture du crâne assurée) et 30 ou 40 tables autour desquelles on pouvait s'asseoir et pratiquer un des nombreux jeux de société prêtés par l'association CITE EN JEUX. Le samedi après-midi et le dimanche TOUTES ces tables étaient pleines.

Bref, Colomiers est une superbe convention pour toute la famille, pour peu qu'on soit un peu joueur. Pour nous autres, figurinistes, c'était un excellent moyen de sortir nos jeux de leur "ghetto" et de les faire mieux connaître. Les tables de démo participatives n'ont pas désempli du week-end.

Au niveau de l'organisation, c'est bien simple: Colomiers est la convention la mieux organisée à laquelle j'ai jamais participé. A l'arrivée, les démonstrateurs recevaient un T-shirt bleu (indiquant leur statut de démonstrateur) et une enveloppe contenant des bons pour les repas et les boissons du week-end. Les tables étaient déjà préparées selon nos désidératas. Bref, on a été traités comme des rois tout le week-end.

Ca change des conventions où il fallait payer l'entrée et la nourriture pour avoir une table minuscule dans un coin obscur de la salle. Un seul regret: pas assez de temps pour discuter avec tout le monde.

Du coup, à peine revenus on prépare déjà Colomiers 2010!!

Sans dévoiler de grands secrets, il y aura un concours de démos, l'équipe de Malplaquet rejouera la même bataille avec encore plus de figurines sur la table. Pour ma part, je suis engagé dans une grosse bataille de la Guerre de 30 ans en 25mm.

Rendez-vous en octobre 2010, donc!

mercredi 28 octobre 2009

Bull Run

Voici quelques photos de la bataille prises par Timur et Toc. Merci à eux!


L'arrivée des réserves sudistes

Au centre, la batterie de canons Parrot de 30 livres qui, historiquement, donna le signal de la bataille


Les état-majors des deux camps en grande discussion. Les sudistes sont à gauche sur la photo.




La brigade Bonham, composée d'unités de Caroline du Sud se lance à l'attaque.


La cavalerie nordiste, commandée par un émule de Stark, tente de disperser les brigades sudistes qui tiennent derrière le Bull Run.




Au centre, la brigade Longstreet retardera longtemps la première division de l'armée du Nord.

La brigade Cocke.



La brigade Longstreet.



La brigade Bonham qui, décidèment, aura eu les faveurs des photographes. Ca doit être à cause des couvre-képis blancs ;o)



Les participants: Julien, Pacoféanor et moi. Comme on me l'a fait remarquer plusieurs fois à Colomiers, je ne ressemble pas à mon avatar.



L'armée de l'Union franchit le Bull Run.

lundi 12 octobre 2009

Guerre de 30 ans

Puisque je ne peux pas prendre de photos de ce que j'ai peint, je profite de ce que Timur a abordé le sujet pour revenir sur la Guerre de 30 ans. La période revient à la mode en ce moment avec la sortie de figurines en plastique pour la Guerre civile anglaise.

En ce qui me concerne, j'ai déj une armée suite à un vieux projet de club. Quelques années après être arrivé sur la région parisienne, je me suis inscrit à LA CHARGE DU 93, un club de figurines de Blanc-Mesnil. On jouait surtout 1870 avec l'énorme collection de figurines 25mm de Jean-Pierre. Comme il n'était pas possible de peindre grand chose pour cette période, Jean-Pierre ayant déjà quasiment tout, on a décidé de se lancer dans d'autres armées.

La Guerre de 100 ans et la Crimée nous tentaient bien mais c'est finalement la Guerre de 30 ans qui a été choisie. C'est ainsi que je me suis retrouvé à la tête d'une armée suédoise....choix motivé par ce que c'était l'armée pour laquelle la documentation était le plus facilement disponible.


Un aperçu de mes suédois organisés pour WECW

Nous avons joué Guerre de 30 ans pendant un an ou deux avant que le club n'éclate et que les joueurs se rencontrent moins. En plus de quelques parties jouées au club, nous avons profité des conventions parisiennes pour nous retrouver pour livrer de grosses batailles sur des tables gigantesques.


Je me souviens d'une bataille entre français, impériaux et suédois à Vincennes et une reconstitution de Nordlingen (suédois contre impériaux) l'année suivante à Meaux.
Comme nous étions des pratiquants assidus de PRINCIPLES OF WAR, Jean Jacques avait adapté la règle à la période......adaptation qui se rapprochait énormèment de RENAISSANCE PRINCIPLES OF WAR qui devait sortir peu de temps après.


Les photos qui illustrent l'article sont toutes tirées d'une partie livrée à Bourges. Mes suédois n'y étaient pas mais ça vous donne une idée du genre de batailles qu'on organisait alors.

Pour plus de photos, je vous invite à aller consulter le blog de Jean Jacques:

En tout cas, si Timur ou d'autres se lancent dans la période, je serais ravi de ressortir les suédois de leurs boites en métal.

vendredi 2 octobre 2009

2500!!!!

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué mais il y a un petit encart, à gauche, dans lequel j'inscrit les projets que j'ai en tête (et ça change souvent!) et le nombre de figurines 25mm peintes.

Donc, comme je viens de franchir la barre des 2500 cette semaine, j'ai pensé que ça méritait un petit feu d'artifice.


Promis, pour les 3000 figurines peintes je rajouterais des danseuses.

samedi 26 septembre 2009

CLICHY 2009

Disons le tout de suite, Clichy n'était pas, jusque là, ma manifestation préfèrée: trop de tournois et pas assez de démos à mon gout. J'y allais pourtant régulièrement car c'était la première occasion, après les vacances d'été de revoir la communauté des joueurs parisiens.
C'est donc essentiellement pour cette raison que j'ai délaissé la peinture de mes sudistes afin d'aller passer une heure ou deux à Clichy.

C'était sans tenir compte de deux ans de fréquentation intensive des forums et les blogs dédiés à la figurine qui font que j'ai tout plein d'amis virtuels. Du coup, j'ai passé mon temps à papoter et à mettre des visages sur les pseudos et les deux heures initialement prévues ce sont transformées en trois.....et encore, Hobbyone me tirait par la manche pour qu'on parte.
J'ai donc retrouvé Nicolo que je n'avais pas vu depuis son départ pour la Chine (en 2001) qui était là avec un stand de son magasin
http://25mm.blog4ever.com/blog/index-240024.html
Greg et PKP occuppés à faire une démo d'INCURSION ou à jouer à pierre-papier-ciseau, je sais plus,
Walktapus que je n'ai pu défier au Roi du Ring car nous n'avions pas nos figurines et qui a refusé de jouer au Kamoulox
Tisizus qui participait à une impressionnante reconstitution de Wagram,
Thierry et Sebastofig qui participaient au tournoi ART DE LA GUERRE,
Custodes passé en coup de vent prendre des photos,
Alex (de Comitatus)
http://www.comitatus-figurines.com/index.php?PHPSESSID=6f7d9ca51c7fe6f0fdc8b4d1b1f36f20
et bien d'autres (Niko, Nicolas Stratigos) dont des grand anciens de la Charge du 93, mon premier club parisien.


Au niveau de la manifestation en elle-même, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de boutiques et
que tournois et démos se partageaient équitablement la salle. On pouvait jouer à Warhammer Battle, LotOW, Incursion, DBN, Rules of Engagement et je dois certainement en oublier un ou deux.

Les tournois ADG et FOG rassemblaient une quarantaine de joueurs à eux deux. Pour les sociologues de la figurines, il semblerait que les joueurs confirmés de DBM soient passé à FOG tandis qu'ADG rassemblait beaucoup de tournoyeurs débutants.

Au niveau des achats (ben oui, rappelez-vous ily avait des boutiques) j'ai pris de quoi compléter mes décors pour Bull Run, des magazines et des figurines pour mon armée lagide. Il s'agit d'une phalange de colons.

Enfin, LA grosse surprise aura été le cadeau que m'a fait Sebastofig: un diorama intitulé "C'est pas codex!" qu'il avait réalisé pour son défi figoblogurinistique de juin dernier.

Pour ceux qui auraient raté la chose, le diorama représenté des fantasins russes écrasés par un boulet de canon non conforme au réglement....et au codex. Allusion pas du tout voilée à mon côté pointilleux quant à ce genre de choses (entre Tisizus qui s'excuse de jouer en 15mm et les nombreuses allusions aux Osprey, il semble que j'ai marqué les esprits). C'est une oeuvre 200% hérétique entre le boulet de canon qui n'est pas à l'échelle, les uniformes des soldats russes et les figurines en elle-mêmes qui sont un mélange de prussiens et d'anglais.
Bref, je garderais précieusement ce diorama sur mon plan de travail comme un exemple de ce qu'il ne faut pas faire et un simple regard sur cette abomination uniformologique me remettra dans le droit chemin lorsque je serais tenté d'oublier les enseignements des Trés Saints Ospreys.
Un grand merci, en tout cas, à Sebastofig, ça m'a fait trés trés trés plaisir. :o)